mercredi 30 juin 2010

A chacun son métier.

Dans les années 70, les éducateurs défilaient dans la rue en scandant « nous ne serons pas les flics de la jeunesse ». Ils entendaient protester contre l'obligation qui leur était faite de témoigner, auprès de la police, sur les faits dont ils avaient connaissance dans le cadre de leurs fonctions. Ces faits concernaient la plupart du temps la petite délinquance. Ils voulaient que leur soit reconnu le secret professionnel. Ils n'avaient pas obtenu satisfaction. Ils avaient juste été autorisé à ne témoigner que devant un juge. Cela permettait de préserver, au moins partiellement, leur travail quotidien et la confiance qu'ils devaient maintenir avec les jeunes dont ils s'occupaient. Cela n'impliquait aucunement une complicité avec des actes délictueux. Cela ne remettait pas non plus en cause le rôle indispensable de la police. Cela permettait juste de tenir compte du dicton populaire : « A chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».

Aujourd'hui, à plusieurs reprises, des convocations pour un entretien à Pôle-Emploi ont été utilisées pour attirer des chômeurs dans un piège monté par la police. Les conseillers ont donc été des auxiliaires de police, sans en être informés. Comment les chômeurs pourraient ils accorder leur confiance à des conseillers dans ces conditions. La confiance est pourtant indispensable

N'est-il pas important de comprendre que cette jeune femme étrangère, qui viens d'être « régularisée », a travaillé comme secrétaire médicale, avec les papiers de quelqu'un d'autre, pendant trois ans ? Elle a donc une expérience professionnelle en France, même si elle ne peut faire état officiellement de celle-ci. Cela n'est pas neutre dans les conseils et l'aide qui peuvent lui être donnés dans sa recherche d'emploi. Le conseiller doit-il la dénoncer pour usurpation d'identité ?

Et ce chômeur de longue durée qui lui avoue que son ASS (allocations spécifique de solidarité) ne lui suffit pas pour vivre et qu'il travaille de temps en temps dans le bâtiment sans être déclaré. Le conseiller doit-il le dénoncer ou l'aider à sortir de cette situation. Avoir connaissance de ce travail dissimulé est important, il y démontre des compétences, des savoirs faire qui sont à prendre en compte dans sa recherche d'emploi.

Non décidément le conseil et le contrôle, qui sont deux fonctions utiles, ne peuvent être exercées par la même personne. Sinon le conseil disparaît au profit du contrôle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire